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Les toul'temps de totoch'bar, les paumés, les horribles,
Tous ceux qui place de Gaulle, viennent traîner leurs sabots,
Les rigolos du coin, les zonards, les terribles,
Qui sont déjà chargés dès l'heure d'l'apéro...
Les racines au bistrot, ça n'va pas jusqu'à l'résidence,
Et même le CNES, ils n'ont jamais vu ça !
Avec dix coups d'rhum ils se font leur dimanche
Et moi j'les aime bien, je n'sais pas trop pourquoi.
Refrain...
Quand la mer était à boire,
Etait à boire sans payer,
Nous les toul'temps du totoch'bar
On a tout fait pour essayer.
Y a les marins qui connaissent des chansons par centaines,
Qui gueulent comme des ânes avec des voix d'acier,
Et y a l'enginiste qui braille toujours l'même rengaine,
Mais bon dieu quel' voix, la Callas peut s'rhabiller.
Y a le CER, l'duo d'phares et balises,
Une rouge, une verte, "en vitesse, y a du boulot ! "
Z'ont pleins d'histoires, savent pas toujours c'qui disent,
Mais sont bienheureux, z'habitent chez Brigitte Bardot.
Refrain...
Une rouge une verte, une poire,
N'sommes les toul'temps du totoch'bar,
Une rouge une verte, , une poire,
La der "patronne " et puis on se barre.
Y a l'grand prévi, fada d'billard et qui perd tou'l'temps,
I'sait pas bien jouer, mais au rad c'est l'plus fort,
C'est lui qui tient la barre quand les autres sont morts.
Et puis y a l'ingénieur qui fait l'pluie et l'beau temps.
Y a aussi l'Cheyenne, qui donne pas sa part au chien
L'a d'jà fait plein d'campagnes, ça s'voit sur sa trogne,
Et y a aussi l'ch'ti méca, qui serre toujours l'frein
Dors ma p'tit quinquin, maman te tint la pogne.
Y a le couple d'Alex, ils s'entendent, i'faut voir,
La musique dans la peau d'un concert ils r'viennent,
Z'ont fait l'déplacement en tracteur sur Cap Noir,
Pour bramer en choeur pour une australienne.
Et puis y a Gégé et Daï, marins inséparables,
Elec de métier, ils sont souvent à la masse,
Si t'en vois un, t'vois l'autre, c'est plus qu'probable,
Mais s'en passent des choses chaque fois qu'i's'déplacent
Et puis y a la grenouille de la météo voisine
Ninicool, l'valseur agressif et l'sourire enjôleur,
Qui sait pas faire la gueule, et qui n'a pas toujours bon'mine
La faute à son boulot, el' tombe du pieu à quatr'zheures.
Et puis y a les autres, ceux qu'on' voit jamais,
Ceux qui pensent qu'totoche c'est pour les poch'trons,
D'ceux là on s'en moque, juste on les connaît,
I'sont pas d'not' monde, jamais i' s'envoleront.
Au totoch'bar on s'retrouve un peu comme en famille ;
L'disker et Alain, i'sont qu'deux chefs, qu'deux marlins,
Viennent y boire leur p'tit verre parmi les joyeux drilles
Qui ne sont rien du tout, mais sont toujours quelqu'un.
C'est juste quelques mots, qui n'veulent nuire à personne,
Pas de quoi fouetter un chat, encore moins faire la gueule,
Allez, fait pas c'tête là, c'est pas grave, nous fait pas une meule,
Tant pis, j'arrête là.- Alors ell' vient cette verte "patronne ".
Quand on a rien à dire et du mal à se taire,
On peut toujours aller gueuler à totoch,
Parler des Paffiens, parler du Disker,
Parler de la météo, d'tous ceux qui sont cloches,
Parler parler parler... pour créer une atmosphère,
Pour montrer qu'on sait vivre, qu'on a d'l'instruction,
Parler des belles-mères, des touristes de la glace,
Qui débarquent à ker ou y a jamais de glaçon ?
Quand on a rien à dire on parle des femmes,
Qui ne valent pas tripette surtout celles de maintenant,
Qui ne savent pas cuisiner, qui n'aiment que le drame,
Qui découchent à tout va, qu'ont sûr'ment des amants.
On parle de tous les Dieux, on parle de la France,
Ou du rhum-orange qui vaut pas çui-d'avant,
On pense rien du tout on dit pas tout c'qu'on pense,
Quand on n'a rien à dire on peut parler longtemps.
Quand on n'a rien a dire on parle des excentriques,
De l'Indien, l'"cheyenne " qui doit être un peu fou,
De la marine, des bidasses qui sont tous alcooliques,
De ceux auxquels on tordrait facilement le cou,
Des télévores, des casse-nouilles, des antipathiques,
Des mouchards, des lèche-bottes, des gripp'sous,
Quand on n'a rien à dire, et du mal à se taire,
On dit n'importe quoi, on va le dire n' importe ou.
P.CHEY
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