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Cyrano de Bergerac (2001)

Auteur : ROSTAND Edmond

Metteur en scène : WEBER Jacques

Théâtre du Nord - Lille (Lille cedex) du 18 au 31 octobre 2001
Comédie de St-Etienne (Saint-Etienne) du 7 au 10 novembre 2001
MC 93 - Bobigny (Bobigny) du 22 novembre au 23 décembre 2001

Production : Théatre de Nice - Centre Dramatique NationalNice Côte d'Azur

Décors : Philippe Miesch
Costumes : Emmanuel Peduzzi, Danièle Colin Linard
Lumières : André Diot
Son : André Serré
Chorégraphie : Bianca Li
Maître d'armes : François Rostain
Maquillage : Annie Mandarin
Assistante à la mise en scène : Christine Weber
Dramaturgie : Anna Routin

Avec : GALLAIS Xavier (Cyrano), HANDS Marina (Roxane), BLANCHARD Thomas (de Giche), CORBERY Loic (Christian de Neuvillette), LACROIX Thibault (Ragueneau), THIAM Xavier (Le Bret), DEBOST Vincent, AJART Elodie, AZOULAY Florient

Et en alternance : NAWAL Ait-Benalla, Jeremy BARDEAU, Mélanie BIESEMANS, Wilfried BOSCH, Thomas CERISOLA, Olivier CHAUVEL, Elise CLARY, Anthony COUROYER, Sébastien GOYON, Anne MARION-GALLOIS, Eric MAY, Virginie NORMAND, Dimitri RATAUD, Magali ROSENZWEIG, Elodie SAOS, Sébastien SFED, Mar SODUPE

Héros on ne peut plus populaire, voici à nouveau l'homme au grand nez, inépuisable poète : Monsieur de Bergerac. Cette pièce est dans toute les mémoires. Aujourd'hui largement centenaire, Cyrano de Bergerac est toujours là, dans le courant profond de l'émotion populaire. Jacques Weber a choisi de le mettre en scène avec une troupe, où rares sont ceux qui ont dépassé 25 ans. Xavier Gallais en Cyrano et Marina Hands en Roxane mènent le jeu avec leurs complices. Leur énergie permet de redécouvrir cette oeuvre d'une façon encore plus pittoresque et attachante. Un Cyrano vif, fringuant, frondeur.

Le nez flamboyant de Cyrano apparaît comme un pic complètement incongru dans cette fin de XIXème siècle. Au milieu des vaudevilles de Labiche et Feydeau, du réalisme social de François Curel ou d'Octave Mirbeau, c'est du côté du romantisme historique d'un Hugo mâtiné des Trois Mousquetaires qu'il faut chercher les racines (gasconnes, bien-sûr) de Cyrano.

Très librement inspiré de la vie d'Hercule-Savanien de Cyrano de Bergerac (ouf !), libertin et précurseur de la science-fiction (il reprend dans la pièce son altercation avec Montfleury à l'Hôtel de Bourgogne, sa participation au siège d'Arras, sa mort, des suites de la chute d'une poutre...), les aventures de notre héros connurent le triomphe dès la création. Bravoure et virtuosité séduisent au théâtre, à moins que ce ne soit cette blessure profonde de ne pouvoir crier son amour autrement que voilé...

Un mot du metteur en scène
« J'ai joué Cyrano près de trois cents fois jusqu'à l'épuisement. J'y ai connu la lumière et son ombre, l'éclat de la pointe et la froideur de la lame, le stentor et l'aphasie. Cyrano est un libertaire, un pamphlétaire, un rebelle beaucoup plus proche de la réalité qu'on ne veut bien l'imaginer. »

Rostand a inventé le "E. T. du XIX ème siècle", un mélange de monstre et d'humain, figure de fantasmes de régression, de transgression aussi, à l'angle de la nostalgie des temps légendaires et le refus de la banalité du rationnel ; comme Spielberg, Rostand a le génie de l'adolescence ; par son prisme, il réconcilie tous les publics, en nous mettant tous en culottes courtes. E.T. et Cyrano viennent de la lune, "le grand doigt pointe son nez".
Et puis il y a cet amour fou, né, lui aussi, des souvenirs d'enfants, lointain, illusoire, forcément impossible, enfoui dans une tête au vilain nez, un amour qui cherche son corps et qui ne sera plus qu'une voix dans la nuit. Roxane au cinquième acte se souvient-elle des mots ? Cyrano les lui rappelle... elle n'évoquera qu'une voix.
Jacques Weber