Express - 29 juin 2006
Le questionnaire de Proust par Roland Mihaïl et Antoine Silber

Après avoir incarné avec succès Cyrano au théâtre Mogador, ce comédien propose, tout l'été, l'adaptation musicale et resserrée de Cyrano de Bergerac au théâtre de la Gaîté-Montparnasse, à Paris. A croire que le héros d'Edmond Rostand lui colle vraiment à la peau

Le bonheur parfait ?

Accepter qu'il n'existe pas.

A quel moment de votre vie avez-vous été le plus heureux ?

Le soir de la générale de Cyrano, au théâtre Mogador.

Votre dernier fou rire ?

En regardant seul, en DVD, Amarcord, de Fellini.

Et la dernière fois que vous avez pleuré ?

En répétant ma pièce L'Evangile selon Pilate.

Le principal trait de votre caractère ?

L'ouverture contemplative.

Et celui dont vous êtes le moins fier ?

L'ego.

Votre occupation préférée ?

Jouer au théâtre.

La qualité que vous préférez chez un homme ?

La gentillesse.

Et chez une femme ?

La bonté.

Votre plus grande peur ?

La mort lente.

Que possédez-vous de plus cher ?

Ma famille.

Qu'avez-vous réussi le mieux dans votre vie ?

Ma famille.

La figure historique à laquelle vous auriez aimé ressembler ?

Gandhi.

La couleur que vous aimez ?

Le blanc des pôles.

Votre fleur préférée ?

Le coquelicot.

Vos auteurs favoris ?

Shakespeare. Malcolm Lowry. Yourcenar. Simenon. Beckett.

Votre livre de chevet ?

Au-dessous du volcan, de Malcolm Lowry.

Vos compositeurs préférés ?

Mozart et Schubert.

La chanson que vous sifflez sous votre douche ?

Boum!, de Charles Trenet, et Madeleine, de Jacques Brel.

Vos peintres favoris ?

Goya, Picasso, Corot, Dufy, Soulages, Cézanne.

Vos films cultes ?

Barberousse, de Kurosawa, L'Evangile selon saint Matthieu, de Pasolini, Le Parrain, de Coppola, To Be or Not to Be, de Lubitsch. Et Les Fraises sauvages, de Bergman.

Vos héros dans la vie ?

Gandhi. Nelson Mandela. François Mitterrand.

Votre boisson préférée ?

Le whisky.

Si vous deviez changer une chose dans votre apparence physique ?

Mes épaules.

Le talent que vous voudriez avoir ?

Celui d'un grand philosophe ou d'un grand mathématicien.

Votre plus grand regret ?

Ne pas avoir été mis en scène par Giorgio Strehler au théâtre et par Pialat au cinéma.

Que détestez-vous par-dessus tout ?

La méchanceté.

Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence ?

L'étourderie et l'inconscience.

Comment aimeriez-vous mourir ?

Endormi face à la mer.

Etat présent de votre esprit ?

L'impression, à 56 ans, de ne rien connaître et d'en savoir, à la fois, un peu plus.

Votre devise ?

C'est au rêve que l'on doit le véritable progrès.